J’ai un bocal de raisins secs qui trône sur la 1ère étagère de ma cuisine. Bizarre car en général, les raisins secs ont une durée de vie assez courte à la maison. Et là, ce bocal est là depuis 2 mois.
Depuis que je l’ai retrouvé dans les cartons, j’ai une expérience lue plusieurs fois à différents endroits qui m’est revenue en tête. Tous les matins depuis 2 mois, lorsque je récupère mon thé, je vois ce bocal et je me dis qu’il faudrait que je tente l’exercice : l’exercice de manger un raisin sec en pleine conscience.
Cet exercice m’a toujours intrigué, je ne saurai pas trop dire pourquoi. Toujours est-il que j’ai toujours eu une bonne excuse pour ne pas prendre le temps pour le faire. Et puis aussi, je me suis toujours dit “oui bon, ok, je vais découvrir pleins de choses que je n’avais pas vu au départ, la pleine conscience, c’est important. Allez on passe à autre chose”. Bref, la fille qui sait tout sur tout, quoi….
Sauf qu’aujourd’hui, je remets en question cette brave fille qui a décidé de se donner un petit coup de pied au cul avec une sortie musclée de sa zone de confort.
Il est 19h, l’enfant dort (oui j’ai de la chance, il dort très tôt). Le mari est en bas faire son sport. Tout est calme. Le confinement m’offre du temps et de la tranquillité d’esprit, autant en profiter.
Allez, je me lance
J’ouvre le bocal et je choisis un raisin pas trop rabougri, pas trop fripé. Bah oui, s’il faut l’observer un petit moment, autant qu’il soit pas trop étrange à regarder.
Je l’ai détaillé sous toutes les coutures ce petit raisin. A la lumière, de profil, de face, à l’envers, à l’endroit. A la lumière, j’ai vu les 3 pépins du raisin. D’habitude je les enlève ces pépins… Qui l’eut crû, le raisin sec conserve ces pépins qui ont, eux aussi, rapetisser !
Je l’ai malaxé aussi. Eh ben, même en le triturant dans tous les sens, la pulpe reste bien autour du raisin, protégée par la peau bien solide du raisin.
Je l’ai écouté aussi. Il crépite lorsqu’on l’écrase !
Je l’ai senti et j’en ai eu l’eau à la bouche.
En l’amenant à la bouche, je me suis imaginée le raisin sur sa grappe au soleil, ramassée par un agriculteur, séché avec ses copains, mis en sachet. Pour atterrir avec moi, dans ma cuisine, à m’accompagner dans ce moment de pleine conscience…!
Je l’ai mis à la bouche et j’ai reconnu toutes les rides que j’avais pu observer. Je l’ai laisse fondre un peu dans ma bouche et finalement je l’ai croqué. J’ai senti les pépins qui ont toujours été là en fait. C’est juste qu’on n’y prête pas attention….
Explosion
Et oui, c’est vrai, j’ai eu une explosion dans la bouche. Le goût sucré, très légèrement acide (sans doute la peau et mes amis les pépins), la texture toute douce. Je l’ai avalé en prêtant attention au chemin qu’il prenait.
J’ai été à l’écoute de tous mes sens. J’étais pleinement présente dans ce que je faisais. Pas de téléphone, pas de tourbillons de pensées, pas d’émotions. Juste là, avec mon raisin sec.
Tranquillité, sérénité : bonheur
J’ai pris le temps. J’ai pris le temps pour moi, pour ce raisin qui m’offrait une prise de conscience : je mange mécaniquement. Non, j’engloutis, je gobe, j’avale. Fin.
Un raisin dégusté, j’ai eu l’impression d’en manger 4 poignées. La différence, c’est le temps et la pleine conscience de ce que je faisais, de ce que je sentais, de ce que je mangeais.
6 minutes 25 secondes de dégustation d’un raisin.
Effectivement, mes a-priori étaient bons, sauf que là, j’ai expérimenté, j’ai pris conscience, j’ai appris.
Et je ne mange plus jamais les raisins secs de la même manière…
Vous avez bien 5 minutes pour tenter l’expérience ? Vous verrez, ce n’est pas aussi bizarre qu’on le pense…!